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Grâce au « revenu de citoyenneté », le taux de pauvreté italien aurait baissé de 60% en 8 mois

Mais cela reste tout relatif…

C’est ce qu’a affirmé le Président du conseil, Giuseppe Conte, lors de sa conférence de presse de fin d’année, reprenant un chiffre cité début décembre par le président de l’INPS pour Istituto nazionale della previdenza sociale, soit la caisse centrale de prévoyance sociale, chargée notamment de gérer les retraites des personnels du secteur privé et public, et a donc pour charge supplémentaire l’instruction des demandes du revenu de citoyenneté.

Cependant personne ne sait comment le chiffre a été calculé, ni même s’il est suffisant pour permettre à des ménages de s’extraire effectivement de la pauvreté. Selon le Mouvement 5 étoiles, promoteur de la mesure sociale, il s’agirait simplement de la relation entre le nombre de personnes bénéficiaires de l’allocation et les pauvres dans l’absolu, tels qu’ils sont comptabilisés par l’Istat (équivalent de l’Insee en France). Les foyers modestes qui n’y sont pas éligibles sont donc soustraits du chiffrage.

Selon toute vraisemblance, le chiffre de 60% ne constituerait qu’un rapport entre le nombre de personnes percevant un revenu parmi la population pauvre, estimée par l’Istat à 5 millions, en excluant ceux qui ne respectent pas les exigences en matière d’absence de patrimoine. Il ne préjugerai en rien une sorte d’effet économique miraculeux.


Le revenu de citoyenneté, en italien « Reddito di Inclusione » , soit un revenu d’inclusion, est attribué sous conditions de ressources, et subordonné à un projet d’activation professionnelle et d’inclusion économique, pour une durée maximale de 18 mois.

Par ailleurs, le dispositif recouvre peu ou prou des dispositions comparables, déjà en vigueur au niveau communal avant l’adoption dudit revenu, sous l’appellation Sostegno per l’Inclusione Attiva, soit un soutien à l’inclusion active.

Le président de l’INPS, Pasquale Tridico, s’est quant à lui voulu prudent, et aurait évoqué une simple baisse de 8% de « l’intensité » de la pauvreté. Une étude publiée par l’organisme social étant encore plus réservée, indiquant une simple baisse de la pauvreté relative à hauteur de 0,8%. Elle passerait ainsi de 14,9% à 14,1% au niveau national.

Des éléments chiffrés officiels devraient être publiés d’ici la fin du mois de janvier 2020, qui permettront peut-être d’y voir plus clair devant tant de disparités.

D’un point de vue statistique, sortir de la pauvreté, supposerait qu’un citoyen éligible au revenu de citoyenneté puisse accéder à un « panier de biens et services essentiels », élément positivement discriminant pour l’Istat, afin d’évaluer précisément la population indigente.

Le revenu de citoyenneté garantit une moyenne de 520 euros par mois, pour une personne seule, et 480 euros, si l’on inclut également les bénéficiaires d’aides complémentaires. Mais les familles nombreuses – celles qui comptabilisent 5 membres ou plus, représentent plus de 100 000 familles sur le million qui y est éligible – sont pénalisées sur l’échelle de la proportionnalité, laquelle n’ouvre droit qu’à une contribution supplémentaire de 20% par enfant mineur. Sachant enfin qu’en tout état de cause, un plafond maximum, net de loyer, est fixé à la somme de 1 050 euros.

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