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On dira du « Bel paese« , antonomase de l’Italie dans les vers de Dante ou de Petrarque, qu’il est un contributeur fondamental de la civilisation occidentale, par ses héritages grecs, étrusques et romains.

Ce à quoi on ajoutera volontiers l’efflorescence intellectuelle et artistique issue de la Renaissance, laquelle préside au décentrement religieux de l’Europe médiévale, au profit d’un mouvement de pensée humaniste et sécularisée.

Sans même évoquer les paysages naturels mirifiques, le patrimoine civilisationnel classé premier en nombre par l’Unesco, lequel agit paradoxalement comme un éteignoir faisant passer une société vivante et protéiforme, en soldatesque au garde-à-vous du tourisme de masse, venu visiter une galerie muséale à ciel ouvert…

Et sa gastronomie, alors ? Celle privilégiant les produits simples, accessibles à tous, exaltant des saveurs si miraculeuses, qu’une recette italienne insipide constituerait sans aucun doute un crime contre l’humanité des goûts et du savoir-vivre, pour le premier transalpin pourvu d’une fourchette !

L’Italie est encore le pays d’origine de nombre d’inventions, pour le meilleur et le pire. Le téléphone (si, si), la pile électrique, le micro-processeur (avec un américain), l’hélicoptère, le polypropylène (et merci pour la civilisation du plastique…), le jacuzzi et… l’opéra, le piano, le violon, la mandoline, etc.

Mais par-delà les lieux communs culturels et gastronomiques, ou les satisfécits à l’avancement matériel de l’ordre capitaliste, on oubliera aisément de se rappeler l’essentiel : l’Italie est le berceau européen du totalitarisme d’État, et des violences politiques qui l’ont accompagné tout le long du 20ème siècle, qu’elles soient révolutionnaires ou d’extrême-droite, ou du crime organisé depuis le Risorgimento, et aujourd’hui des féminicides les plus atroces.

Quoi de moins surprenant dans une société de culture latine, où la structure familiale demeure orientée autour du magister paternel, et des cercles socio-affectifs autour desquels toute la vie s’organise, et quelquefois s’efface, y compris derrière diverses formes de violences, de contraintes, ou de chantages.

Pays volontiers adepte du cynisme politique et social (contrairement à la France, peuplée de faux-derches érigés en donneurs de leçons universels), à la vulgarité assumée en matière de divertissement populaire (un comble quand on se voudrait l’aiguillon du bon goût via le « made in Italy« ), la société italienne demeure un matériau foisonnant de particularités piquantes et/ou navrantes, tout en restant trop peu connue de sa « voisine transalpine » (ça marche dans les deux sens, selon votre point d’observation).

C’est, enfin, une société littéralement fracturée, tant dans sa géographie que dans son modèle de développement économique.

Entre un nord industrieux, triomphant et mondialo-compatible, et un sud paupérisé depuis… toujours, dont le patrimoine multi-civilisationnel et les étourdissantes beautés naturelles sont entièrement livrées au crime et à l’économie souterraine, quand elle ne sont pas oubliées des politiques publiques.

D’où l’intérêt de tenir un petit carnet d’actualité de toutes ces Italies contemporaines, y relater les bruits plus ou moins édifiants de cette « botte », de sorte à en tirer un portrait journalistiquement documenté des usages, pratiques sociales ou sociétales qui peuvent y avoir prises, dans le contexte d’un retour en force des extrêmes-droites post-fascistes ou nationalistes.

Bonnes lectures a tutti.

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